/

Un tour à Montréal

Pour visiter Montréal, nous sommes accueillis dans les Montérégiennes, par Roger et Adriana. Ils aiment Montréal et partagent avec nous leurs sentiments.

montréal

Quelle ville est Montréal ?

Attention, Montréal n'est pas la capitale de la Province de Québec. Néanmoins, Montréal est considérée comme la deuxième agglomération francophone de langue officielle dans le monde. Elle est aussi la seule métropole francophone d'Amérique du Nord. Elle est après Toronto, la deuxième agglomération canadienne en terme de taille et de population.

Selon le recensement de 2006, la population de Montréal s'élevait à 1 637 563 habitants (3 695 800 habitants pour l'ensemble de son agglomération). Environ 52,4 % de la population de la ville est de culture et de langue française, 32,4 % est Néo-Canadienne de culture et de langue autre que française et l'anglais et 12,5 % est de culture et de langue anglaise. montréalOn l'a compris Montréal, est cosmopolite.

Plus que la ville de Québec, sous le joug administratif de la Province, Montréal est trépidante, car elle est le centre majeur du commerce, de l’industrie, de la culture, de la finance et des affaires internationales. Montréal a accueilli l’exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d'été de 1976. Chaque année, elle accueille le Festival international de Jazz, le Festival juste pour Rire, le Festival Montréal en lumière et le club de hockey.

S'élever pour mieux voir...

Nous débutons la visite par le plateau du mont Royal. Roger nous décrit ses années d'enfance à dévaler à ski les pentes de la montagne à laquelle tout Montréalais se réfère pour s'orienter dans la ville. Roger nous explique que le nord, le sud, l'est et l'ouest perdent ici toute notion cardinale. En réalité la rue Saint-Laurent est l'autorité qui oriente les quartiers. La rue Saint-Laurent définit la frontière linguistique entre les anglophones et les francophones, elle en profite pour séparer l'est de l'ouest. A quoi bon se compliquer la vie avec une boussole quand une carte détaillée des rues suffit ?

montréal

Montréal au coeur d'un archipel

Le panorama s'ouvre sur l'édifice olympique et le pont Jacques Cartier qui nous rappelle que Montréal est une île. Elle est la plus grande de l’archipel d'Hochelaga qui regroupe 234 îles au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. Montréal possède plus de 266 kilomètres de rives et l'agglomération se compose de 75 îles et îlots, dont l’île Jésus qui forme la ville de Laval, L'Île-Perrot, l’Île-Bizard, l’île des Sœurs, l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame.

La genèse

Le village fortifié d’Hochelaga, des Iroquoiens du Saint-Laurent, se trouvait sur l’île lors de la visite de Jacques Cartier en octobre 1535. Il l’avait baptisée « Mons realis » (Mont-Royal en latin). Des artefacts attestent d'une présence humaine, sur l'île, environ 3 000 à 4 000 ans avant notre ère. Toutefois, à l’époque de la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain le 3 juillet 1608, il n’y avait aucune trace du village d’Hochelaga.

En 1615, Samuel de Champlain émet l’idée d’une nouvelle ville sur le fleuve Saint-Laurent en vue de promouvoir la religion catholique parmi les Indiens de la Nouvelle-France. Le projet ne sera concrétisé qu'en 17 mai 1642, lorsqu'un groupe de prêtres, religieuses et colons de la Société Notre-Dame de Montréal menés par Paul Chomedey de Maisonneuve fonde le village de Ville-Marie. Parmi les colonisateurs, Jeanne Mance s'impose en tant que cofondatrice de Montréal. Elle fonda l’Hôtel-Dieu de Montréal, l'un des premiers hôpitaux d’Amérique du Nord. Dans le groupe de colons, est également présente, Marguerite Bourgeoys, qui instaura l'éducation en Nouvelle-France.

Paul Chomedey de Maisonneuve, habile organisateur, travaille à la construction des fortifications, de divers édifices et fait creuser, par Jacques Archambault, le premier puits de la ville. En 1643, il plante une croix au sommet du Mont Royal qui dominera la ville qui plus tard prendra le nom de Montréal. Bien qu'il administrait sa ville correctement, il n'était pas apprécié par le gouvernement colonial. Il fut rappelé en France en 1665 et il mourut dans l'oubli à Paris.

Recyclage des églises

montréal

Au summit circle, des maisons cossues défendues par des couples de lions en bronze surplombent la ville. Un beau panorama où le soleil illumine un nombre incalculable de clochers. Commentaire de Roger : « Toute personne qui lance un caillou à Montréal attrapera un clocher ! » A remarquer, dans cette page « liturgique », que la ville a eu pour le moins des méthodes originales de recyclage des Eglises boudées depuis la « Révolution tranquille ». L'église Saint Jacques sauvera de justesse son clocher et quelques pans de murs afin de laisser libre l'espace à la nourriture terrestre que dispensent les professeurs d'université de l'UQAM (Université québécoise de Montréal). Une belle réalisation où les vieilles pierres donnent de l'allure à l'édifice moderne. En ce qui concerne l'église Saint James, elle a été tout simplement surélevée afin de construire sous elle, le temple de la "consommatite" aiguë, un centre montréalcommercial aux dévotions "dilapidaires". Les couvents et autres offices du culte sont transformés pour la plupart en musées, restaurants et copropriétés d'appartements. Il reste néanmoins quelques églises qui gardent leur fonction première, elles ne semblent pas faire l'objet d'une attention particulière de la majorité de la population.

Cette désaffection date des années 1960. Les Québécois ont de tout temps subi le joug soit politique du colonialisme, soit éducatif, des prêtes. Sans éclat, sans violence, avec une douceur tranquille, tout un peuple s'est émancipé. Il s'est dressé, droit et fier, face à tout ce qui pouvait penser ou décider pour lui. Petit à petit, la mutation en marge a libéré les consciences, avec humour et bon sens, le Québécois a gagné son identité.

Une ville verte

montréal

En redescendant, du Mont Royal vers la ville, nous découvrons un parc où la statue de Jacques Cartier chapeaute un endroit nommé "tam-tam". C'est là que les musiciens de toutes origines se réunissent et jouent. Ils donnent à ce quartier une atmosphère latino-américaine, qui en dit long sur le cosmopolitisme de la ville.

Montréal est une ville verte. Un camaïeu de parcs, de jardins, de pelouses tondues, d'arbres dont la frondaison domine les maisons. Nous traversons une ribambelle de rues, les maisons ne dépassent pas trois étages. Surprenant agencement des habitations où il n'y a pas une porte extérieure conduisant à un vestibule commun qui dessert un escalier intérieur pour rejoindre les appartements, mais bien un enchevêtrement d'escaliers extérieurs, un ordonnancement de portes extérieures conduisant savamment à chaque niveau.

Coeur historique

Le coeur historique de la ville revêt un charme particulier. Autour du vieux port, s'articulent la place Jacques-Cartier, l’Hôtel de Ville, la place d’Armes, et la basilique Notre-Dame. Eglises, grosses maisons cossues, anciennes auberges aux réputations légendaires, calèches et cochers habillés d'époque, tout un cachet que les artistes de rue mettent en émois en réalisant des peintures au bord des trottoirs.

"Que dit-il ?"

montréal

Pour rejoindre la bibliothèque nationale, nous passons par l'inévitable balcon où Charles de gaules a parlé un peu trop vite et puis nous nous immisçons dans le quartier chinois. Un bout de quartier, grand de quelques pâtés de maisons, pour une atmosphère de bout du monde. Dans la rue Saint-Denis, je repère « La Binerie », restaurant qui tient le premier rôle dans « le Matou » de Yves Beauchemin, clin d'oeil à la nourriture généreuse des travailleurs en col bleu.

Nous laissons la voiture dans le Quartier Latin, pour déambuler à pied dans le quartier moderne. Une grande avenue bordée de commerces, des grattes ciel pour nous envoler le regard, vers le ciel bleu. Un mélange de genres où en un seul clicher je peux capturer une église ancienne, un immeuble du début du vingtième siècle et un immeuble moderne. Pour échapper aux chaleurs d'été ou aux froids d'hiver, quoi de mieux que de s'enfoncer sous terre. En de multiples points de la ville, il est facile de s'éclipser du regard du ciel et de partir à l'assaut des centaines de commerces, restaurants, bureaux et boutiques intérieurs, ainsi qu’au réseau de métro et aux principaux terminus de transport, le tout à l’abri des intempéries.

Le tour s'achève par un repas indien dans le Quartier Latin. Une belle journée, où le soleil et l'amitié franche étaient de la partie. Un beau souvenir, que nous chérirons longtemps au contact d'Adriana et de Roger qui ont écrit une autre belle page dans notre livre déjà bien plein sur le Québec.

Ambiance de festival... très jazzy

montréal

Le premier jour du Festival de jazz, la parade débute à 17 heures. Ambiance décontractée et souriante dans les rues de la ville qui n'existe plus que pour la musique. Du 30 juin au 12 juillet, Montréal fête le jazz et pas en petit. Rien que pour la soirée inaugurale, le grand Steve Wonder est attendu. Et je vous dis qu'il l'est, vous jugerez vous-même du monde ! Malgré ce bain de foule, nous avons pu nous faufiler à l'intérieur de la parade. montréalCe qui m'a valu de très beaux clichés, mais aussi d'accrocher un micro de radio !

Hé oui ! André qui était interviewé par Radio-Canada, m'a passé le micro et me voici à dire tout ce que vous savez déjà : J'aime le Québec !!!! Je l'êêêêêême sans condition et tout entier! Pour ses Québécoises et Québécois, ses paysages et cette leçon de vie qu'il m'a offerts.