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LA GASPESIE
Un paysage en perpétuelle renaissance

Présentation

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Passer d'une rive à l'autre du fleuve, c'est aussi passer du Bouclier canadien sur lequel s'appuient Charlevoix et le Saguenay... à la chaîne des Appalaches. L'une des aïeules des chaînes de montagnes de notre si belle planète. Sur la côte de Gaspésie, nous suivons la route 132 qui porte en médaillons une succession de villages. Partagés entre la mer, la montagne et la forêt, ils sont l'emblème d'une âme particulière, d'un caractère si pudique qu'ils s'habillent parfois d'une épaisse brume et ne se révèlent qu'aux plus patients. Ces havres ponctuent la péninsule gaspésienne, lacérée de cours d'eau. Chaque rivière est ici, une rivière à saumons qui y reviennent chaque année pour s'y reproduire. Sur le littoral, utilisant les caps et promontoires du relief tourmenté, les sentinelles de la mer se partagent la surveillance du trafic fluvial. Habillés de blanc et de rouge, parfois seulement vêtus de rouge, les phares ponctuent le paysage de leurs hauts clins de lumière. Parmi eux, le cap des Rosiers est, avec ses 37 mètres, le plus haut phare du Canada.

Vous le voyez, la Gaspésie a tout pour plaire. Plongeons ensemble au sein de ses paysages où une population affable nous accueille dans une atmosphère qui rend heureux !

Prisée de tous les Québécois qui en font leur destination favorite...

La fin de la terre...

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En terme micmac (ce n'est un secret pour personne), le mot "gespeg" signifie le "bout de la terre". Le nom lui resta, car Champlain qui y fit un premier voyage initiatique en 1603 l'inscrivit comme Gachepé sur ses cartes. Pierre, un ami québécois nous disait que la Gaspésie était comme notre Finistère... Une fin de terre, celle où au bout du chemin, il n'y a plus que la mer. Toute la magie de la Gaspésie s'exprime dans ces mots... car elle revêt une ambiance de bout du monde. Pour concrétiser cette impression, là où les falaises se jettent dans la mer, à l'extrême nord de la région, l'estuaire met un point final à l'immense chaîne de montagnes des Appalaches. Celle-ci débute à 2400 kilomètres au sud, dans l'Alabama. Ici, elle finit sa course de monts et plonge dans l'eau glaciale du Saint-Laurent. La péninsule se présente comme une longue langue de terre cernée par le fleuve et son estuaire. Ses 1000 kilomètres de côtes encerclent forêts immenses et massifs montagneux qui abritent une faune exceptionnelle. Il n'est pas rare d'y côtoyer, ours bruns, orignaux, castors...

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Un peu d'histoire

La Gaspésie est considérée comme le berceau du Québec... Vous me direz que j'ai déjà utilisé cette expression pour Tadoussac ! Oui, je sais... Mais... Jacques Cartier lors de sa première expédition s'est arrêté en plusieurs endroits du fleuve. Il n'empêche que le tout premier endroit où il mit pied à terre, fut Gaspé. Il en profita pour planter sa célèbre croix. Avant lui, de nombreux Européens se succédèrent sur les côtes. Ils laissèrent leur empreinte dans les toponymes repris par les cartographes, dont Champlain.


Mais avant les Européens, il y avait... les Micmacs

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Les plus vieilles traces d’occupation humaine de la péninsule gaspésienne se trouvent sur le site archéologique de La Martre sur la côte nord de la Gaspésie. Cette région possède une concentration de sites paléo-indiens importante remontant à environ 9 000 ans avant aujourd'hui.

L'histoire fait un bond de géant, et nous nous retrouvons, déjà, au seizième siècle de notre ère. A cette période, les peuples iroquois et micmacs se partageaient le territoire. Au nord, les Iroquois possédaient toute la vallée du Saint-Laurent, tandis qu'au sud, les Micmacs détenaient la Baie des Chaleurs. Les deux peuples pratiquaient la pêche aux maquereaux, aux phoques et aux saumons. Mais, en 1570, les Iroquois quittèrent le territoire en raison de conflits territoriaux avec les Micmacs. Ces derniers prennent, alors le contrôle de toute la Gaspésie, exploitant toutes les ressources marines : phoques, morses, mollusques, crustacés et poissons.

A Matane, un drakkar réveille les vieux souvenirs de la Gaspésie

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Les premières traces d'incursions vikings datent de l'an 870. Les drakkars quittent les côtes occidentales de la Norvège et traversent l'Atlantique en direction de l'Islande et du Groenland. La colonisation commence par l'Islande, puis ils se dispersent sur les côtes inhospitalières du Groenland et trouvent à s'établir au fond de deux fjords au sud de la côte occidentale. Vers l'an 1000, d'autres Vikings partent du Groenland vers les côtes boisées du sud de Terre-Neuve.

Par la suite, l'implantation des Vikings se poursuit au-delà de Terre-Neuve, vers le Sud. Les Québécois sont convaincus qu'ils sont passés dans le Saint-Laurent. Ainsi, en 1983-84, lors des festivités du 450e anniversaire des voyages de Jacques Cartier, la ville de Matane se fait représenter par le bateau Knorr. Un drakkar long de 37 pieds et large de 10 pieds, devient le symbole de l'antériorité des voyages Vikings qui sont « les vrais découvreurs du Canada » lit-on sur les feuillets d'information sur le lieu d'exposition du Drakkar à Matane. Au cours des festivités, pour commémorer, le courage de ces marins de tous âges, le drakkar parcourt le fleuve de Gaspé à la ville de Québec. Il est mené par un équipage de huit Matanais, qui redécouvrent, pour l'occasion, les techniques de navigation ancestrales.

Implantation des postes de pêche

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En 1676, Pierre Denys de la Ronde établit en Gaspésie le premier poste de pêche permanent. À cette époque, diverses seigneuries sont détenues par quelques exploitants de pêche. La plupart des villes comme Port-Daniel, Matane et Gaspé sont fondées du fait de l'essor de cette industrie. La seigneurie de Pabos est le plus important poste de pêche en 1750.

Mais les activités de la région sont troublées par les nombreux conflits qui éclosent entre les Francophones et les Anglais. Les navires de guerre sillonnent en permanence les eaux de la Gaspésie et du golfe du Saint-Laurent, ce qui empêche le travail des pêcheurs et les échanges commerciaux. Des périodes de calme et de chaos se succèdent dans les colonies de la Gaspésie. En 1756, l'Angleterre déclare la guerre à la France sonnant le début de la guerre de Sept ans.

Bataille de la Ristigouche

En 1760, l'embouchure de la rivière Ristigouche dans la baie des Chaleurs vit le dernier affrontement naval entre la France et l’Angleterre. Il fut décisif et scella pour de bon le sort de la Nouvelle-France, la jetant aux mains des Anglais.

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Dans son dernier effort pour soutenir sa colonie, la France envoie une mission de secours, composée de cinq navires marchands escortés par la frégate Le Machault. Quatre cents soldats, des vivres et des munitions sont censés aider les Francophones d'Amérique aux prises avec les Anglophones qui mangent le terrain. Dès le lendemain du départ, deux vaisseaux, L’Aurore et Le Soleil, sont arraisonnés par les Anglais. Deux semaines plus tard, le Fidélité fait naufrage. Il ne reste que la frégate Le Machault et deux vaisseaux marchands, Le Bienfaisant et Le Marquis-de-Malauze. Ceux-ci à leur arrivée en Baie des Chaleurs, jettent l’ancre dans l’estuaire de la rivière Ristigouche. De leur côté, les Britanniques envoient, depuis Louisbourg, cinq vaisseaux de guerre commandés par le capitaine Byron.

Du 22 juin 1760 au 8 septembre, de ruses en installations de batteries, la bataille est ponctuée de nombreux revirements. Mais les Français face à la puissance des Anglais sont obligés de capituler, car les renforts attendus de France ne viendront jamais.

Une longue reconstruction

La Gaspésie reste à la suite de ce changement d'hégémonie, longtemps désorganisée, car les aménagements pour la pêche sont complètement détruits par les Anglais. La région est désertée de ses habitants, seuls les Micmacs et quelques colons français restent sur place. La Gaspésie devient alors une terre d'accueil principalement pour les Acadiens et pour les Loyalistes qui fuient leur région d'origine.

Un peuple en harmonie

Au cours des siècles, les Acadiens, Loyalistes, Irlandais et Ecossais... se sont mélangés sur tout le territoire de la Gaspésie, formant un peuple affable et partageant sans compter leur joie de vivre. Aujourd’hui, la région administrative, comprend la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Les cinq municipalités, qui composent la région, totalisent une population de cent mille habitants, pour une superficie de 30 341 km².

La route 132... un nouveau souffle pour la Gaspésie

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Pendant deux siècles après le déclin de la Nouvelle-France, la Gaspésie vit essentiellement de la pêche et de ses activités parallèles. Son activité maritime est gérée par des Européens et notamment des Anglos-Normands de l'île de Jersey qui montent de véritables compagnies de pêche.Au vingtième siècle, la pêche à la morue se tarit et entraîne le déclin de la Gaspésie. Le bateau est le seul moyen de communications, ce qui provoque un isolement de la Gaspésie par rapport au reste du Canada. Le gouvernement décide de désenclaver la région en construisant en 1911, une voie de chemin de fer. Mais ce qui sauvera la Gaspésie, c'est la route 132. Elle fut achevée en 1929 après une décision de Joseph-Léonide Perron, ministre de la voirie. Avant sa construction, les villages n'étaient accessibles que par la mer ou par des chemins chaotiques. Cette route contourne la Gaspésie en suivant les côtes et en reliant les villes et villages du Nord et du Sud. Elle traverse les cinq régions naturelles de la Gaspésie. Elle ouvre la Gaspésie au tourisme.

Ressources économiques

La forêt, le poisson et les ressources minières occupent une place importante dans l’économie de la région, mais pour stimuler l’économie, les habitants ont décidé de diversifier leurs activités : de nouveaux créneaux, tels que les technologies de l’information et les biotechnologies, sont en pleine effervescence.
Dernièrement, des projets de parcs éoliens ont été entrepris un peu partout sur ce territoire. De plus, le tourisme devrait, à l'avenir, jouer un certain rôle dans l’économie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Les sentinelles de la mer

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La route des phares, voici une belle route ! Il y a sur les côtes du Québec plus de 40 phares. Tous ont une histoire, tous, vus de la mer ou de la terre offrent leur allure majestueuse au fleuve. Gardiens indispensables du trafic maritime, les phares sont aujourd'hui automatisés. Leurs occupants ont laissé leur place aux activités touristiques. Les sentinelles de la mer sont tout au long du fleuve, un ravissement tant elles sont l'objet de soins attentifs pour les garder beaux, propres et pimpants. Jeunes comme si les intempéries n'avaient aucune prise sur eux. Parmi les phares renommés, il y a celui qui marque l'entrée du parc Forillon. Sa première lumière a jailli en 1858, il est le plus haut phare du Canada.

Les phares du Québec ne se présentent pas seulement comme un grand édifice qui surveille le fleuve du haut de ses lumières. Autour du phare, il y a toujours un regroupement de maisonnées, toutes assorties aux couleurs du phare. Murs de bois blanc, volets rouges, toits rouges... Des petites merveilles de maisons et je ne m'étonne pas que certains sites aient été transformés en restaurants ou chambres d'hôte. Quel plus beau panorama que celui qu'il offre à fleur d'eau ? Dressés droits et fiers au bord des falaises, à flan de cap, battu par les vents, où la forêt recule devant la puissance de l'élément marin, les phares sont les témoins de tragédies, mais ils sont avant tout, les anges gardiens des marins attentifs.

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Le cap des Rosiers avant que le phare ne soit érigé, fut le théâtre d'un naufrage. En avril 1847, le Carrick, un voilier transportant des immigrants irlandais, partit du port de Sligo en Irlande. En arrivant dans le golfe Saint-Laurent, il fut surpris par une violente tempête. Des vents traitres le poussèrent sur un récif situé un peu au sud du phare de Cap-des-Rosiers. Sur les 180 passagers, on ne retrouve que 48 survivants. Les 87 corps trouvés sur les rives sont enterrés dans une fosse commune. En 1968, on retrouve par hasard, la cloche du Carrick à Blanc-Sablon sur la Basse-Côte-Nord. Elle se situe maintenant à côté du monument en mémoire des naufragés à l'est du village.

Une belle nature pure

En Gaspésie, il règne un mot par-dessus les autres. C'est le mot respect. Les Québécois disent eux-mêmes que s'il ne devait rester qu'un endroit préservé au monde ce serait la Gaspésie. Elle a quelque chose d'originel en effet. Le ciel, lorsqu'il est bleu y est d'une pureté difficile à décrire. L'air y est si limpide qu'on s'y noie. Et puis au rythme de la montée vers le nord, le soleil printanier a de moins en moins envie de se coucher. Le crépuscule s'étire tard dans la soirée et déjà vers 4 heures du matin, il revient. C'est normal... Il y a tant de choses à faire en Gaspésie, qu'il faut bien rallonger le jour pour tout découvrir !

Les parcs nationaux

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Le tour de Gaspésie passe inévitablement par de grands parcs nationaux. Partout, le Québec est jalonné de parcs, de réserve... qui ont pour but la préservation de la nature. Les parcs du Québec sont créés et gérés selon les critères de l’Union mondiale pour la conservation de l'écosystème. A des fins d'éduquer les visiteurs et de les amener toujours à plus de respect et de connaissance de leur milieu, des aménagements favorisent la découverte des zones sensibles du territoire afin que les visiteurs n’exercent qu’un impact minimal sur le milieu.

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Une foule d'aménagements ont été pratiqués afin d'atteindre un tourisme responsable. Il est vrai qu'à se balader dans les forêts de Gaspésie, on y trouve des chemins propres, des poubelles adaptées à la faune pour qu'elle n'aille pas se servir aux rebuts des hommes, mais qu'elle continue à se nourrir par elle-même. Les Québécois se renouvellent continuellement dans l'ingéniosité qui aura comme double but de laisser la nature et la faune se développer sereinement et librement tout en ouvrant des réseaux sauvages à la curiosité de l'homme.

En Gaspésie, les divers parcs montagneux, forestiers, maritimes ou côtiers regroupent une faune impressionnante où si vous avez de la chance, vous pourrez observer ours bruns, castors, renards, marmottes, tamias, orignaux, caribous... plus de deux cents espèces d'oiseaux, sans compter la faune aquatique où vous retrouverez les baleines saisonnières, les crabes des mers, les homards, mais aussi des poissons dont vous n'aurez pas idées du nom tant ils sont rares et effrayants.

Parmi les grands parcs et réserves de Gaspésie, vous trouverez :

La réserve faunique de Matane

C'est dans la réserve de Matane que nous avons observé des orignaux et des castors... Elle renferme également de nombreux lacs et des rivières à saumons.

Le parc Forillon

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Est l'une des grandes vedettes de la Gaspésie. Au bout de la terre, il est un cap surmonté d'un phare, le cap Gaspé. Il se jette dans les eaux glaciales du golfe du Saint-Laurent. Au coeur d'un vaste territoire vierge, il abrite une faune tranquille qui s'ébat en toute liberté. Un fabuleux mariage de la nature avec l'homme. Une belle réussite !

Le parc national Forillon a été créé en 1970, il s'étale sur 244 km². Pour créer cet espace dédié à la nature, il fallut exproprier les pêcheurs qui vivaient sur la pointe de Gaspésie. Quelques maisons ont été laissées en témoins de l'époque comprise entre 1840 et 1920. Il y a notamment le magasin général Hyman et la maison Blanchette. Tous deux me font penser à ce feuilleton : « la petite maison dans la praire ». A la pointe de Gaspésie le Magasin Hyman, joue le rôle du magasin des Holson. Le patron bâtissait sa fortune sur la dette des pêcheurs de morue. Il prêtait en début de saison le matériel nécessaire à leur travail et se payait sur la quantité de morues pêchées. Gare à celui qui ne pouvait honorer ses créances ! Une vie rude où le climat n'aidait personne.

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La maison Blanchette ressemble à s'y méprendre à celle des Engals du même feuilleton. L'atmosphère intérieure nous replace avec la reconstitution du mobilier et l'habillement de nos hôtesses dans le contexte des années 1920.Nous revivons l'intimité d'une famille qui n'était pas riche, mais qui s'en sortait plutôt mieux que les autres, car elle avait compris que le système de prêt était un engrenage dont les pêcheurs ne sortaient jamais vainqueurs. Ils vivaient en autonomie presque totale. Ils fabriquaient eux-mêmes leurs meubles, pourvoyaient aux besoins de la famille en travaillant dur, en pêchant, en chassant et en utilisant toutes les ressources de la nature autour d'eux.


Le parc national du Rocher Percé et de l'île Bonaventure

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Le Rocher Percé est l'attraction de la ville de Percé qui détient le record de fréquentation touristique de la région. Le rocher mesure 471 mètres de long, 90 m de large et 88 m en son point le plus haut. Son poids est évalué à 5 000 000 de tonnes. Il tombe 300 tonnes de roches tous les ans. Le trou à un diamètre d'environ vingt mètres. Le parc national qui comprend également l'île de Bonaventure couvre une superficie de 5,8 km². Il est le siège de la plus importante colonie de fous de Bassan de la planète.
Outre ces trois parcs et réserves, la Gaspésie accueille quatre autres espaces dédiés à la nature :
Le Parc national de Miguasha, un site fossilifère inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Jardin de Métis, un petit paradis horticole créé entre 1926 et 1959 dans l'esprit des jardins anglais.
Le Parc national de la Gaspésie compte, au creux des Appalaches de nombreux sommets de plus de 1000 m où vous pouvez observer orignaux et caribous.
La réserve faunique Chic-Chocs.

Rivières à saumons et leurs échelles

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A Matane, nous trouvons les premières échelles à saumons de notre périple. Le bas du fleuve compte 125 rivières à saumons, toutes les rivières de Gaspésie sont des rivières à saumons. Pour nous expliquer le fonctionnement des échelles à saumons, nous rencontrons Jules à Matane. Il nous explique le monde des saumons qui passent les rivières de bout en bout malgré les barrages fabriqués par les hommes.

Jules est en charge du centre de la rivière à saumon de Matane. Aidé de jeunes étudiants, il compte jour après jour, du 14 juin au 30 septembre, les saumons qui passent par Matane. Ils remontent la rivière sur plus de 85 kilomètres. Un saumon vit une douzaine d'années environ. Les saumons d'Atlantique ne meurent pas après la reproduction, comme le font les saumons du Pacifique. L'an dernier 2042 saumons sont passés par Matane, 1056 d'entre eux ont été capturés dont 96 dans la fosse 1 et 2. Les saumons qui ne peuvent emprunter le lit de la rivière bouchée par le barrage s'orientent dans une bifurcation nantie de séparateurs. Jules est en charge d'ouvrir et de fermer les portes des séparateurs jusqu'à la libération dans la rivière en amont du barrage. Il se place derrière une grande vitre et compte les saumons. Le comptage fini, il libère le saumon en actionnant les portes.

Le mâle se reconnaît par son crochet placé sous le bec. Tandis que les femelles sont grossies par les 10 000 à 15 000 oeufs qu'elles portent. Les parents reproducteurs remontent la rivière dès le mois de juin et redescendent « en famille » vers la fin octobre.

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Jules nous apprend que la pêche est très règlementée. A Matane, ils viennent d'installer les échelles qui descendent du pont vers la rivière. Les pêcheurs passent des journées entières jusqu'à mi-corps dans l'eau qui peut atteindre 20 degrés à la fin août. La température de la rivière est plus élevée que celle du fleuve. Pour passer ses journées à titiller le poisson de leur mouche, les pêcheurs payent un droit qui peut atteindre 1000 dollars. Un maximum de 7 poissons par saison peut être pêché par permis octroyé. A chaque prise, les pêcheurs ramènent le poisson à Jules qui le pèse. Il mentionne qu'un pêcheur « correct » remettra une femelle pleine à l'eau ! Les Européens et les Américains aiment venir en été pour s'adonner à la pêche au saumon qui demande stratégie, finesse et endurance. Il nous explique enfin que les Indiens ne pratiquent pas la pêche à la mouche. Ils ne s'embarrassent pas beaucoup, ils jettent des filets ce qui est plus simple, mais beaucoup plus destructeur. Ainsi, le gouvernement offre des primes pour que les Indiens laissent le poisson tranquille. Sur les rives de la rivière Cascapédia, les Indiens Chics Chocs ont ainsi reçu le montant de 1 million de dollars pour ne plus pêcher pendant les quatre années à venir.

Jules est adorable, il ne compte pas son temps et il est visiblement heureux de notre intérêt pour ce qu'il nous transmet. Merci à Jules pour ces explications !