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Le Fjord du Saguenay et Tadoussac

Cet article se lit en complément du message 79 racontant notre vécu avec les baleines du fleuve à hauteur de Tadoussac. Trouvez dans cette page, une présentation géographique et géologique de la région, ainsi qu'un tableau économique et l'énumération de ses ressources naturelles. Nous décoderons les conséquences de l'activité humaine sur la nature. quebecNous vous confions quelques anecdotes historiques de Baie-Sainte-Catherine et de Tadoussac, premier village du Québec, fondé huit ans avant Québec.

Le Saguenay

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Position

Situé entre le 48 ° et le 53 ° de latitude nord et entre le 70 ° et le 75 ° de longitude ouest, le Saguenay est une région limitrophe du Charlevoix. Sa superficie de 95 893 km² en fait la troisième région du Québec par sa taille. Sa population de 274 919 hab, soit une densité de 2,9 hab./km² se concentre essentiellement le long de la rivière Saguenay et autour du Lac Saint-Jean. Les habitants se nomment les Saguenéens et Jeannois. Leurs ressources naturelles principales sont la forêt et l’eau.

Évolution industrielle

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Dès le XVIIe siècle, le Saguenay est fréquenté par les Européens. Ils y pratiquent le commerce des fourrures, et ce, jusqu'au dix-neuvième siècle. Vers les années 1800, des scieries s'installent dans la région. Suivent des usines de retraitement de la pulpe du bois, des fabriques de papier. Ce développement donne à la région une dynamique économique. Au cours des années 1920, le bassin hydrographique de 88 000 km² qui s’étire sur 550 kilomètres attire les centrales de production électrique qui elles-mêmes favorisent l’implantation d'industrie d'aluminium. Ce réseau industriel stimule la croissance démographique de la région qui s'impose comme un pôle important de l'économie du Québec. Malheureusement, cette exploitation intensive cause une pollution dont les Québécois mesurent aujourd'hui l'importance. Ils ont le courage de diagnostiquer leurs erreurs et de poser le problème afin de trouver des solutions pour l'avenir.

Portrait physique

Le Saguenay taille une brèche profonde dans le massif des Laurentides au sein du Bouclier canadien.

Pendant quatre milliards d’années, la nature a déployé des forces colossales pour creuser à force d'érosion glaciaire le fjord du Saguenay. Ouvert par le sud vers la mer, le fjord accueille les eaux de l'Atlantique via le fleuve Saint-Laurent. Il reçoit par son extrémité nord, les eaux douces du lac Saint-Jean. Le fjord mélange ses eaux d'une manière si particulière que si l'on pouvait mettre les eaux du Saguenay dans une bouteille, on y verrait se former deux couches bien distinctes, comme le feraient l'eau et l'huile. En effet, la densité de cette eau diffère selon sa salinité et sa température. L'eau douce et chaude du lac Saint-Jean glisse au-dessus des eaux salées et froides du Saint-Laurent. Les caractéristiques hydrologiques du fjord rassemblent dans le même cours d'eau des espèces d'eau douce et d'eau salée. Elles s'accommodent chacune de leur couche de prédilection. Les espèces dulcicoles vivant dans la partie haute, chaude et non salée, tandis que les espèces marines fréquentent les profondeurs inférieures. Ces profondeurs marines abritent près de 60 espèces de poissons différents et certains mammifères, dont le béluga et les phoques qui y séjournent à l'année. Les rorquals ne viennent peupler ces eaux qu'en été, période où elles sont riches en planctons.

Alertes à la population sur les bélugas

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La pollution est la résultante de l'industrialisation accélérée subie entre 1940 et 1970 entraînant une dégradation de la qualité de l’environnement aquatique. Jusqu’en 1960, il n’existait pratiquement aucune donnée biologique sur les espèces vivant dans le fjord. C’est au cours de ces mêmes années que sont apparues les premières alarmes contre la pollution. Les scientifiques trouvent par exemple, les premiers bélugas échoués sur le littoral. Avec les années, ils découvrent qu'ils sont atteints de cancer. La proportion de cancer chez les bélugas est l'une des plus fortes au monde et dépasse celle des hommes. Dès 1970, des lois environnementales apparaîtront. Les premières réglementations exigent de réduire les polluants à la source, de diminuer les émissions polluantes des usines et encouragent la fabrication de procédés prenant en compte les exigences de l'écosystème. Mais les lobbys industriels sont encore trop puissants. Il faudra encore attendre... espérons que les consciences se réveillent avant que l'on voie le dernier béluga disparaître.

Le déluge

Tragédie pour l'homme...

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Le 18 juillet 1996, une bande de nuages d’une longueur de 4 000 km se déplace vers l’océan Atlantique, et elle s’immobilise au-dessus de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord. Au contact des Laurentides, les masses d’air humide accompagnant la dépression sont poussées vers les sommets. Puis, elles refroidissent et se condensent, provoquant d’importantes précipitations. C'est le déluge! Pendant 48 heures, la région accumule 280 mm de pluie, alors que la moyenne pour juillet est d’environ 125 mm. Cette année fut particulièrement pluvieuse, puisque les pluies de juillet enregistraient déjà un total de 120 mm. Les sols sont gorgés d'eau, les rivières accusent leur débit maximum au moment du déluge. La rivière du Saguenay, gonflée à bloc, envahit les villes situées en bordure. Le débit de la rivière est 11 fois plus élevé qu’en temps normal. Dans sa course, l’eau détruit en quelques dizaines d'heure une grande partie des infrastructures humaines. Si les habitants de la région sont marqués pour longtemps par cette catastrophe, elle a également bouleversé l'écosystème de la région.

... Peut-être une chance pour la nature?

Environ 10 millions de tonnes de boue, de gravier, de débris ont été transportés vers le nord du fjord. Le sable et les graviers se sont déposés rapidement à l’embouchure des rivières, s'est alors formée une couche de sédiments argileux provenant de zones boisées et agricoles où il y avait peu de dépôts toxiques. Donc, des sédiments sans mercure ni HAP industriels. Cette couche a recouvert les sédiments contaminés par la pollution. Cela représente entre 5 et 75 centimètres de nouveaux sédiments déposés en quelques jours. Les superstitieux diraient que le déluge a puni le harcèlement destructeur de l'homme et vengé la nature en lui redonnant une chance virginale. Mais il ne faut pas se réjouir trop rapidement. La grande question est : les contaminants resteront-ils sous les récents sédiments ou remonteront-ils à la surface à plus ou moins brève échéance ? C’est un sujet d’étude important dont la réponse suggère une vaste portée environnementale.

Baie Sainte Catherine - une alliance qui coûte cher

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En 1603, lors d'une expédition vers la nouvelle France, Champlain est engagé comme assistant de François Gravé marchand de fourrures (dit sieur du Pont ou Pont-Gravé, Gravé-Dupont, le Pont). A bord, un Amérindien revient au pays. .

Le 24 mai 1603, la flotte s'ancre à Tadoussac. Le 27 mai, Champlain, François Gravé et l'Amérindien traversent l'embouchure du Saguenay, et descendent à la pointe aux Alouettes. Ils rendent visite au chef montagnais, Anadabijou. L'Amérindien sert d'interprète, il parle amplement du pays qu'il a visité et raconte "l'entrevue qu'il a eue avec Henri IV. Il explique que le roi des Français leur veut du bien et désire peupler leur terre".

C'est ainsi qu'au nom du Roi Henri IV, François Gravé du Pont et Samuel de Champlain concluent un traité avec les tribus montagnaises, algonquines, et malécites. C'est le premier traité Franco-Amérindien du Nouveau Monde. Il permit la colonisation du Québec et de l'Amérique du Nord. quebecSi dans un premier temps, cette signature est une promesse d'expansion, il se révèle être un accord décisif dans la politique franco-amérindienne future. En offrant une aide militaire aux Montagnais, aux Algonquins et aux Malicites, Champlain devient l'ennemi héréditaire des Iroquois. Jusqu'à sa mort en 1635, sauf pendant d'éphémères périodes de paix, Champlain combat les Iroquois, qui s'allient aux Hollandais de la Nouvelle-Amsterdam (New York) et aux Anglais récemment établis en Amérique. Cette dernière alliance se révèlera désastreuse pour le camp français. Les Iroquois jouant un rôle décisif dans le destin tragique des Acadiens et plus généralement des Québécois. (voir rubrique histoire)

Tadoussac

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La région de Tadoussac est principalement constituée de zones rurales et sauvages. Le site appuyé sur les contreforts du plateau laurentien est constitué de parcs nationaux et provinciaux, tels que le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent et le parc national du Saguenay. Signes particuliers : il est le garde-manger préféré des mammifères marins et il abrite sur son rivage les plus hautes dunes de sable du Canada.

Le premier village français du Québec

En face de Baie-Sainte-Catherine, Tadoussac est un petit village caché au confluent du Saint-Laurent et du Fjord du Saguenay. Ce charmant village couve des maisons plus que centenaires et constitue un bastion du patrimoine historique du Québec.

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En 1535, Jacques Cartier, saisi par sa beauté jette l'ancre dans la baie de Tadoussac. Mais s'il tombe sous le charme, il s'obstine à fonder un siège à Québec. Ses tentatives échouent, en 1541, il effectue son dernier voyage en Nouvelle-France et ne réalise pas qu'il aurait peut-être pu réussir, s'il avait pensé établir un poste plus haut dans l'estuaire du fleuve. Plus tenaces, des pêcheurs, des chasseurs de baleines et des marchands d’Europe viennent chaque année à Tasoussac. Ils échangent, avec les Amérindiens, des objets sans grande valeur contre des fourrures qu’ils revendent à très fort prix en Europe. Leur réputation atteint le royaume de France et en 1599, le roi Henri IV accorde, à Dupont-Gravé et à Chauvin, le monopole du commerce des fourrures de Tadoussac. L'établissement du village se fait, en 1600, par la volonté de François Dupont-Gravé et de Pierre de Chauvin, Sieur de Tonnetuit qui laissent seize hommes pour l'hiver. Ils ne retrouveront, l'année suivante que cinq hommes.

Lorsque Samuel de Champlain fonda, en 1608, la colonie à Québec, il pensa à s'arrêter à Tadoussac. Il en fit son port d’attache pour les lourds navires qui emmenaient les colons. Il savait que la navigation jusqu’à Québec était très périlleuse, prudent, il poursuivit sa navigation en barque. Puis, découvrant Québec, il en fit le principal port de la Nouvelle-France.

Les filons économiques de Tadoussac

Si Tadoussac ne devient pas le plus grand port du Québec, le village a toujours su rebondir sur différents filons économiques. Il reste un grand pôle de la traite de la fourrure jusqu'en 1859. L'industrie du bois prend la relève. Elle est florissante dès 1838, quand William Price construit une scierie fonctionnant à vapeur près de l’Anse à l’Eau. Suit une expansion démographique, un hameau s'installe avec des habitations, des entrepôts, une forge, une boulangerie ainsi qu’une chapelle. Vers 1850, les premiers bateaux à vapeur "les bateaux blancs" font escale à Tadoussac. elle s'essouffle à l'aube du vingtième siècle.
En 1865, l’Hôtel Tadoussac ouvre ses portes. C’est le début de la villégiature dans la région. L'engouement pour la région est immédiat. Il ne s'est jamais démenti, même après l'arrêt des croisières de luxe en 1965.

A noter pour le développement de la région qu'un traversier transportant les automobiles assure des liaisons régulières entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine depuis 1927. Celui-ci est l'indispensable continuation de la route 138 (interrompue par le Saguenay) qui mène de Québec jusque dans les régions retirées du nord.

La chapelle

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Impossible de parler de l'hôtel de Tadoussac, sans mentionner la petite chapelle qui se trouve sur ses terres en surplomb de la baie. La chapelle de Tadoussac également connue sous le nom de Chapelle des Indiens fut érigée par les missionnaires Jésuites qui s’étaient donnés pour mission de convertir les Montagnais (Amérindiens de la région) au christianisme. Cette chapelle est la plus ancienne église en bois d’Amérique du Nord. Elle contient toujours quelques reliques religieuses utilisées lorsque la chapelle fut construite, il y de cela plus de deux siècles et demi.

Le paradis du krill

L'estuaire du Saint-Laurent bénéficie de remontées d’eau froide qui sont riches en nutriments. Le phytoplancton, base de la chaîne alimentaire nourrit le krill, aliment préféré des géants de la mer.

Krill, mot inventé par les baleiniers norvégiens, signifie "menu fretin". Le krill est le nom générique utilisé pour les petites crevettes fréquentant les eaux froides. Elles font partie de l'ordre des euphausiacés. Le krill est un maillon important de la chaîne alimentaire. quebecPas moins de 85 espèces sont regroupées sous cet ordre. Avec des estimations de quelque 650 millions de tonnes, le krill est parmi les groupes animaux les plus abondants de la planète, après les copépodes (autres crustacés minuscules qui mesurent au maximum 2 millimètres). Il regroupe une dizaine d'espèces de petits crustacés de pleine eau, qui avec le zooplancton (constitué d'animaux microscopiques), constituent la nourriture principale des oiseaux de mer, des phoques et des baleines dans les eaux polaires.

Le krill est beaucoup plus abondant dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord. Il se multiplie avec une rapidité extraordinaire pendant l'été et couvre la mer d'une nappe rouge-brun. Il est abondant sur une couche de 9 mètres, mais on en a trouvé jusqu'à 900 mètres de profondeur. Les adultes vivent en « essaims » gigantesques. Ceux-ci forment parfois des bancs de deux millions de tonnes s'étendant sur 450 km². On imagine le bonheur pour nos géants de mer de tomber au beau milieu de ces garde-manger que leur offrent les océans ou des endroits particulièrement riches en nutriments comme le Saint-Laurent.

Les 13 espèces de cétacés du Saint-Laurent

Les cétacés à dents (odontocète): 8 espèces dans le Saint-Laurent
Marsouin commun - Dauphin à flancs blancs - Dauphin à nez blanc - Béluga (voir article spécifique) - Globicéphale noir de l'Atlantique - Épaulard - Baleine à bec commune - Cachalot macrocéphale

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Les cétacés à fanons (mysticètes): 5 espèces dans le Saint-Laurent (voir article sur les géants des mers)
Petit rorqual - Rorqual à bosse - Baleine noire - Rorqual commun - Rorqual bleu

Sources :

https://baleinesendirect.org/
https://www.digitalmuseums.ca/
https://www.digitalmuseums.ca/
https://www.cbc.ca/history/
https://fr.wikipedia.org
https://hoteltadoussac.com/
http://www.solarnavigator.net