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Le Beluga

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Depuis notre rencontre avec les bélugas sur le fleuve Saint-Laurent, je nourris un sentiment de profonde affection pour ces animaux d'apparence étrange. Ils ne sont pas beaux, mais ils ont quelque chose d'attachant. Ils dégagent, comme les dauphins, ce que j'appellerais par anthropomorphisme, une profonde gentillesse, une douceur, quelque chose d'originel.
Le béluga est menacé. Autrefois, il fut capturé et abattu à grande échelle. Aujourd'hui, il est protégé par des lois et une armada de chercheurs qui au chevet des survivants tentent chaque jour de mieux comprendre l'espèce afin de la sauver.

Noms communs

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Le béluga fait partie de la famille des Odontocètes, famille des cétacés à dents, contrairement à ses homologues possédant des fanons et qui se nomment les cétacés mysticètes.
Le mot béluga ou bélouga provient du russe et signifie "blanc". Le béluga est également appelé baleine blanche ou canari de mer, car il lance d'étranges cris et sifflements, qui font penser à l'oiseau.

Nom scientifique

"Delphinapterus leucas" se traduit par "dauphin blanc sans aile" ce qui correspond à ses principaux traits distinctifs.

Morphologie

Taille : 3,5 mètres en moyenne et 5,72 m au maximum.
Poids : 400 000 kilos à 1,5 tonne.
Longévité : 20 à 30 ans.

Apparence

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Sa longue silhouette fantomatique hante les eaux glacées de l’océan Arctique. Son corps est cylindrique et musculeux. Il est blanc à partir de l'âge de 6 ans, avant cela, le bébé béluga est gris foncé. Il ne possède pas d’aileron dorsal, celui-ci est remplacé par une petite crête bosselée, qui lui permet de nager longtemps sous la banquise sans se blesser. Il nage lentement et se laisse approcher facilement. Il dresse souvent la tête hors de l'eau. Son coup est apparent et sa tête est très mobile. Son bec est très court et rond, sa bouche est large, ses yeux reflètent une expression espiègle, voire sympathique. Mais là ce ne sont que des considérations anthropomorphiques. Quoique... regardez-le bien. Vous ne lui trouvez pas un large sourire ? L'air débonnaire qui donne envie de le protéger ?

Répartition :

Mer de Beaufort, Détroit de Lancaster, Sud-est de l'île de Baffin, Baie-James, Alaska, Fleuve Yukon,Mer de Béring, Europe, Svalbard, Fédération de Russie, Détroit de Béring, Asie, Japon.
Population menacée de disparition :
Baie Cumberland, Baie de Baffin, Baie d'Hudson, Baie d'Ungava, Québec :Estuaire du Saint Laurent - Rivière Saguenay

Population

Je trouve de tout ! Impossible de vous donner un chiffre à moins de faire une moyenne entre tous les documents que j'ai compulsés pour rédiger cet article. J'ai trouvé une population mondiale de bélugas qui variait entre 25000 et 144 000 individus. Un grand écart suffisamment significatif, pour comprendre que le béluga n'est pas encore très connu et pas très bien répertorié. Vivant à la fois le long des côtes et en haute mer, migrant entre la saison tempérée et la saison hivernale, les scientifiques ne tombent pas d'accord sur le chiffre.

Reproduction

Les mâles atteignent leur maturité sexuelle à 8 ans et les femelles à environ 5 ans. Ils s'accouplent en avril-mai. La femelle met au monde un seul petit (communément appelé « veau ») après une gestation de 14 mois. La mère allaite le petit pendant environ un an. Le jeune ne devient totalement indépendant qu'à partir de 2 ans. Bleu gris à la naissance, il devient blanc en grandissant (entre 6 et 8 ans). Les femelles ne peuvent donner naissance que tous les 3 ans.

Moeurs

Les bélugas, en groupe de 20 à 200 individus, se déplacent lentement et passent beaucoup de temps à la surface ou entre deux eaux. Leur vitesse moyenne est de 9 à 10 km/h. Grâce à sa fine connaissance du milieu et à ses stratégies de chasse très efficaces, le béluga passe peu de temps à rechercher sa nourriture. Il consacre une grande partie de son temps à se déplacer, à se reposer et à des activités sociales. L’apprentissage de ces stratégies requiert une coopération entre les individus ainsi qu’une transmission de mère à baleineau plus longue que chez les baleines à fanons.
quebec Le béluga dispose d'un sonar, parmi les plus sophistiqués de la famille des cétacés. Ce sonar est indispensable pour pouvoir s'orienter et se repérer dans les canaux de glace qui dessinent un véritable labyrinthe. Quand il nage sous la banquise, si la glace ne dépasse pas 15 cm d’épaisseur, il la brise à coups de tête pour respirer. Il arrive cependant que le béluga se trouve prisonnier des glaces, qu'il ne trouve plus le chenal pour arriver dans une zone où il lui est possible de refaire surface et de se noyer.
Leur peau mate est un camouflage parfait dans les glaces. Très adaptés à la nage en eau peu profonde, près du littoral, les bélugas peuvent se déplacer dans des eaux qui les recouvrent à peine. Cette capacité n'a pas toujours été à leur avantage et a inspiré la pêche à fascine mise au point par les Amérindiens et reprise à plus grande échelle par les colons. Les bélugas étaient emprisonnés dans des nasses géantes. A marée basse, le littoral se transformait en véritable bain de sang.

Migratoire ou sédentaire selon la zone

Les populations réparties entre le cinquantième degré de latitude nord et le quatre-vingtième de latitude nord sont migratoires. L'été, les bélugas fréquentent les eaux peu profondes, saumâtres et relativement chaudes auxs fonds sablonneux ou boueux. L'hiver, ils recherchent les zones de glace en mouvement où l'eau libre leur donne accès à l'air. Ils vivent en bande autour des aires polaires arctiques et subarctiques.

Moeurs sédentaires dans le Saint-Laurent

Le béluga est le seul cétacé résidant à l’année dans les eaux du Saint-Laurent. Ce béluga forme une population isolée des autres groupes vivant dans l’Arctique et distinctes d’un point de vue génétique. Son aire de fréquentation est à l'extrême sud de la zone entière où il vit. Le béluga du Saint-Laurent et aussi très proche des activités humaines et des zones fortement industrialisées.
Les mouvements migratoires ne s’effectuent qu'entre l'aval et l'amont du fleuve. En été, la population se concentre dans l’estuaire entre l’île aux Coudres, Forestville (Haute-Côte-Nord) et l’île du Bic (rive Sud-Gaspésie) ainsi que le fjord du Saguenay. En hiver, elle se déplace dans la partie aval de l’estuaire (entre Forestville et Pointe des Monts) et dans la portion Nord du golfe.

Alimentation

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Les bélugas se nourrissent de poissons (capelan, hareng, éperlan, lançon), de krill ou autres crustacés et invertébrés (calmars, vers marins ou poulpes). Font partie de leur régime alimentaire, les mollusques benthiques, c'est-à-dire, des mollusques qui vivent sur les fonds aquatiques, donc dans la couche de sédiment. Cette couche est malheureusement chargée en métaux lourds qui s'y déposent et infectent la faune qui en fait son habitat de prédilection.
Les dents des bélugas servent à croquer leurs proies qu’ils avalent sans mâcher. La succion est le principal mode de capture des proies qu’ils recherchent près du fond. Mais ils chassent aussi dans la colonne d’eau et près de la surface en utilisant la nage ou le sur-place contre le courant.
Les bélugas mangent 12 kg de nourriture par jour.

Alerte à la pollution

La population de bélugas diminue dramatiquement. Le problème se situe en amont du fleuve. Le Saint-Laurent accuse une pollution chimique telle que les bélugas retrouvés morts sont gorgés de produits chimiques. Le niveau de contamination est si élevé que leurs carcasses sont traitées comme des déchets toxiques.

Questions:

Les bélugas vivants sont-ils aussi contaminés que les bélugas morts ?
Quelle chance de survie leur reste-t-il?
Ne restera-t-il bientôt plus que les bélugas protégés du milieu naturel et qui vivent en captivité?

Prédateurs

Ours polaires, morses, l'homme, la pollution

Protection

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De tout temps, le béluga du Saint-Laurent a été chassé par les habitants côtiers pour sa peau et son huile. Au centre d'interprétation de Sainte-Anne des Monts, je trouve le témoignage suivant : "En 1928 une baisse de la population de morues et de saumons fait penser aux hommes que le béluga mange plus que sa part. Le béluga trouvé coupable de gourmandise éhontée fut chassé à l'excès. Sous l'égide du gouvernement du Canada qui offrait une prime de 15 dollars par queue de béluga, un massacre en bonne et due forme eut lieu sur les bords du fleuve. Dix ans de cette chasse insensée ont presque eu raison du béluga du Saint-Laurent. Le Canada s'est enfin réveillé en 1979, interdisant la chasse au béluga.
Aujourd'hui les Inuits ne chassent le béluga qu'à des fins alimentaires."

Sources :

dinosoria.com/beluga.htm
solarnavigator.net
baleinesendirect.net