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Histoire du Québec 

Pour les passionnés d'histoire, voici une fresque qui vous emmène au travers des grandes étapes du parcours du Québec.

Il y a 12000 ans

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Le détroit de Béring est pris dans les glaces, des habitants d'Asie septentrionale traversent la mer à pied et colonise le continent nord-américain. En même temps que les humains, toute une faune passe d'un continent à l'autre et notamment les bisons.

900 ans après Jésus-Christ

Les Vikings traversent l'océan dans leur drakkar et viennent pêcher la morue dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent.

Entre l'an 900 et 1534

Nombreuses nations européennes viennent sur le continent nord-américain. De sources officielles, les Portugais, les Espagnols, les Normands, les Basques et les Bretons viennent régulièrement soit pour la pêche, soit pour s'établir. Ils laissent le nom de caps, d'îles et d'estuaires sur les documents nautiques. Ces toponymes seront réutilisés par Jacques Cartier et sa suite. Certaines colonies s'installent, mais personne ne parvient à dire ce qu'elles sont devenues. Adaptation difficile aux conditions climatiques ? Rejet des Amérindiens? Ou au contraire, adaptation telle que les premiers Européens font souches dans une tribu qui les aurait recueillis ?

1534

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Premier voyage de Jacques Cartier. Nous sommes dans la même veine que Christophe Colomb. Ce dernier a confiance en Aristote, dont les écrits sont repris par le cardinal d'Ailly. Ceux-ci prétendent que l'Atlantique est une toute petite mer qui se traverse en à peine quelques jours. La reprise de cette théorie amorce le rêve d'atteindre l'Asie par un voyage simple et facile. L'échec de Christophe Colomb ne suffit pas, il faut trouver la route par l'ouest. Mandaté par François 1er, qui enrage de voir les Espagnols entasser les trésors venus du Nouveau-Monde, Jacques Cartier a pour mission de trouver de l'or et bien sûr d'ouvrir le passage vers l'Asie! Quand ils ont une idée en tête, ils ne la lâchent pas si facilement !

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Finalement au bout de deux autres voyages en 1535 et 1541, Jacques Cartier revient bredouille. Il ne parvient qu'à édifier des croix ci et là le long du fleuve et à perdre un nombre considérable d'hommes dépourvus face aux conditions hivernales et à l'agressivité des Iriquois. A l'énoncé des affres rencontrées, les candidats prêts à l'aventure du Grand Nord ne se bousculent pas aux portillons. Ainsi pendant de nombreuses années, les grands espaces du continent nord-américain conservent une certaine tranquillité amérindienne.

Début du dix-septième

Au début du dix-septième siècle, l'Europe tombe sous le coup de la mode des vêtements en fourrure. Ce n'est pas que ce soit bien utile sous nos latitudes, mais les caprices vestimentaires s'expliquent difficilement. Afin de pourvoir à ce nouveau marché, les autorités françaises se souviennent que de l'autre côté de l'Atlantique il y a des contrées où gambadent de belles bêtes, si confiantes qu'il serait facile de leur ôter leur beau manteau hivernal. Dans ces perspectives, le Sieur de Mons tente sa chance.

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"Né vers 1560, Pierre Dugua, seigneur du fief de Mons, combat aux côtés d'Henri de Navarre. Ce dernier, devenu le roi Henri IV, le comble d'honneurs. L'Amérique passionne Dugua de Mons. En 1600, il accompagne Pierre Chauvin à Tadoussac. Trois ans plus tard, Henri IV, à qui il avait proposé des plans pour fonder une colonie, le nomme lieutenant-général de la Nouvelle-France et lui accorde le monopole du commerce des fourrures. Mais, de 1604 à 1607, ses tentatives en Acadie s'avèrent infructueuses.

En 1608, préférant rester en France pour protéger son monopole, Dugua de Mons confie à Champlain le mandat de fonder le poste permanent de Québec. Il connaît les qualités d'explorateur et de cartographe de Champlain en retour ce dernier sait qu'il pourra toujours compter sur son patron."

1608 Samuel de Champlain

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Samuel de Champlain lance en 1608 une expédition et fonde une colonie sur le promontoire du cap Diamant. Il construit un petit fort en bois avec une enceinte protégée par des canons. Champlain s'installe avec vingt-sept hommes, des maçons, des charpentiers, tous des hommes de métier. Au bout de l'hiver il ne reste que huit survivants, treize hommes sont morts du scorbut et sept de dysenterie.

Aparté météorologique.

Les premiers immigrants ont la malchance de tomber dans ce que l'on pourrait appeler une mini ère glaciaire d'une durée de 300 ans, soit de 1500 à 1820. Des recherches géologiques confirment que pendant trois siècles, les hivers étaient plus rigoureux qu'ils ne le sont aujourd'hui.

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Voir mourir ses hommes de faim dans le froid ne décourage en rien Samuel de Champlain. Survivre à l'hiver devient sa seule priorité. Il prend exemple sur les Amérindiens. Il fait creuser des fosses pour préserver le maïs, les fruits et les légumes cultivés en été. Ses hommes se couvrent d'un manteau de fourrure et d'un casque de poils. Ils marchent avec des raquettes et vont à la chasse et à la pêche. Ce nouveau mode de vie les aide beaucoup à s'acclimater et à vaincre l'hiver. Champlain s'acharne et en 1614 il forme la Compagnie de Rouen, composée de marchands qui promettent de prendre à cœur les intérêts de la colonie. En contrepartie de l'obtention du monopole de la traite de fourrure, la compagnie doit consacrer une partie de ses bénéfices à l'établissement des colons et des missionnaires pour l'évangélisation des Amérindiens.

1615

Les religieux s'intéressent au Nouveau Monde. Les récollets arrivent en tête de peloton en 1615, talonnés par les jésuites en 1632. Ces derniers ne reculent devant rien et s'installent sur le territoire afin de convertir les autochtones. quebecIls tombent en pleine guerre intertribale, où les Iroquois éliminent tour à tour les tributs concurrents. En l'espace d'une décennie, les Français assistent à l'élimination des Hurons, des Pétuns, des Neutres et des Eriés, le pire est à craindre pour la colonie, car en plus des Amérindiens, les Anglais rôdent autour d'eux.

1627

La compagnie de Rouen n'a pas survécu, elle est remplacée par la Compagnie de Montmorency en 1621. Champlain poursuit sa tâche de repérage et recense toutes les richesses du territoire, il en dessine le pourtour sur des cartes géographiques. Il présente le tout au Cardinal de Richelieu. Convaincu, celui-ci crée la Compagnie des Cent-Associés de la Nouvelle-France, le 29 avril 1627. Cependant, aux yeux du cardinal, ce territoire n'a pas besoin d'hommes pour fonctionner. Il suffit de quelques trappeurs, chasseurs et cultivateurs pour drainer le commerce de la fourrure. La France du 17e siècle est avare de ses hommes. Elle est pourtant le pays le plus populeux d'Europe. Mais ses dirigeants pensent que plus un pays est peuplé, plus il est puissant, car il est plus facile de lever une armée. Elle garde jalousement ses hommes à l'intérieur de son hexagone englué dans une succession de conflits interminables.
Les Anglais par contre, ont une tout autre politique d'émigration. Alors que la colonie française ne compte qu'une poignée d'habitants, la Nouvelle-Angleterre abrite déjà près de 10 000 colons. Cette erreur de jugement fera prendre du retard à la France en terres des Amériques. Elle ne parviendra jamais à combler l'écart et perdra ses colonies.

1629 Première offensive anglaise

Tadoussac puis Québec tombent aux mains des Anglais qui brûlent les récoltes, massacrent des Gaspésiens et s'emparent du commerce de fourrure. Le 19 juillet 1629, Champlain se rend aux Anglais. Le 24 juillet Champlain ainsi qu'une grosse partie de la colonie embarquent à bord de navires britanniques. En Europe, la guerre entre la France et l'Angleterre s'achève par le traité de Saint-Germain-en-Laye, celui-ci restitue la colonie d'Amérique du Nord à la France.

1635

Un siècle après la venue de Jacques Cartier et après 27 ans d'acharnement à établir une colonie, Samuel de Champlain ne parvient à sa mort qu'à voir 400 personnes réellement établies sur le vaste territoire.

1642

De Maisonneuve fonde Ville-Marie (Montréal)

1663

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Le roi Louis quatorze, sous le conseil de Colbert dissout la Compagnie des Cent Associés. Il administre en personne le territoire qui devient une province française.
Des travailleurs agricoles et des militaires sont recrutés pour mettre en valeur les terres et défendre celles-ci contre les Iroquois et les Anglais. La colonie ne se développe toujours pas assez vite et pour cause, elle est pour la majeure partie masculine. Dès 1650, les émigrants installés en Amérique du Nord sollicitent la venue de connaissances féminines ou de membres de leur famille. Des documents de l'époque démontrent que les parties étant impliquées dans ces mouvements migratoires étaient particulièrement intéressées par la qualité de l'émigration féminine, désirant peupler le Canada de gens travailleurs et de bonne vertu. Les jeunes émigrantes devaient, pour être embarquées, faire témoigner leur entourage de leur respectabilité. Les jeunes filles venaient de tout horizon, aussi bien de la campagne que de la ville, elles étaient issues de familles respectables ou de bonne bourgeoisie.
Mais, la vague migratoire n'est pas assez rapide. En comparaison, la colonie anglaise d’Amérique de la Nouvelle-Angleterre croît beaucoup plus rapidement que celle de Nouvelle-France. Si cette dernière n'est peuplée au départ que d'hommes célibataires qui exploitent les ressources de ce nouveau territoire, dès ses débuts, la colonie de Nouvelle-Angleterre s'établit avec des familles entières qui ont immigré en tant que réfugiées politiques, économiques ou religieuses.
En 1663 Louis quatorze accélère le mouvement migratoire et il fait une grande campagne auprès de femmes célibataires, qui accepteraient de venir s'établir dans les colonies d'Amérique du Nord en échange d'une dot de 50 livres offerte par le Roy de France. Des quelque 1000 femmes qui ont entrepris le voyage, seulement 800 ont débarqué au Canada. Ces femmes qui entreprennent avec courage ce rude voyage viennent pour peupler le Nouveau Monde. Outre ces jeunes femmes, la colonie ne reçoit que peu d'immigrants et ne peut compter que sur la natalité pour progresser.

1666

Le premier resencement dénombre 3 215 habitants.

1672

6 700 habitants. Le territoire francophone, s'il s'agrandit, est encore beaucoup moins peuplé que la Nouvelle-Angleterre.

1689 - 1763

Le quotidien des habitants de Nouvelle-France est émaillé de conflits contre les Anglais et les Iroquois. Les Francophones résistent, mais les 13 colonies de la Nouvelle-Angleterre s'unissent pour en finir avec eux. Dans cette guerre de territoires, des hommes laissent leur nom pour la postérité comme Louis-Joseph de Montcalm et James Wolfe. Le Québec connaît 74 années de troubles et l'émergence de quatre conflits majeurs. Ces temps d'hostilité voient deux grands traités, d'abord celui d'Utrecht, puis le traité de Paris en 1763.
Voici les quatre conflits entre les colonies anglaises et la colonie française, ainsi que les grands traités qui mirent fin à ces conflits désastreux.

1689-1697

La guerre de la ligue d'Augsbourg en Europe et la Première Guerre intercoloniale en Amérique. Les "grands hommes" tirent à boulet rouge et s'assomment de phrases ronflantes. Ainsi, il y a la célèbre répartie du gouverneur Frontenac rapportée par Charles William Jefferys. William Phips lui lance à la bataille de Québec de 1690, un ultimatum pour se rendre. Le gouverneur lui répond ceci: « La seule réponse que je ferai à votre général viendra de la bouche de mes canons et du feu de mes mousquets »

1702-1713

La guerre de Succession d'Espagne et la deuxième guerre intercoloniale s'achèvent par le traité d'Utrecht, en 1713. La France abandonne le contrôle de la baie d'Hudson, de Terre-Neuve et de l'Acadie à l'Angleterre. Cette cession catapulte la communauté francophone dans un marasme rapide. La contrée qui souffre le plus des conséquences de ce traité est l'Acadie.

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1744-1748

La Guerre de Succession d'Autriche, la troisième guerre intercoloniale.

1755 : Le grand dérangement.

Dans cette période, les Acadiens ne savent plus trop où donner de la tête entre les changements d'allégeances forcés. Ils tentent de demeurer « neutres » dans les conflits entre les deux métropoles. Mais ils refusent de prêter le serment d'allégeance au roi de Grande-Bretagne. Commence alors un long calvaire, déportation et génocide où plus de 80 % de la population périt dans des conditions innommables. (BOUTON DE RENVOI SUR 09_BIS)

1756-1763 : La guerre de Sept ans et la guerre de la Conquête.

La guerre de Sept ans est le conflit majeur du XVIIIe siècle. La Grande-Bretagne jouit d’une suprématie navale incontestée, ce qui lui permet de supporter efficacement ses colonies qui veulent se débarrasser de leur seul concurrent dans le nord de l’Amérique. La Nouvelle-France compte 60 000 habitants alors que les colonies britanniques en comptent 2 000 000. Le conflit est perdu d'avance, mais les natifs francophones d'Amérique tiennent tête courageusement.
Le conflit voit le siège de la ville de Québec et la défaite des Français dans la célèbre bataille des plaines d'Abraham. Le général Wolfe, assisté du colonel Robert Moncton, du marquis George Townshend et du colonel James Murray, commande 1 800 soldats anglais alors que le général Montcalm conduit 3 500 soldats français. Depuis trois mois, les Anglais assiègent la ville de Québec, le 13 septembre 1759, en 15 minutes d'une bataille décisive, Montcalm et Wolfe trouvent la mort et les Français sont défaits. Au passage, James Cook (qui découvrit les îles du même nom) participa à la prise de Québec.
Un an plus tard Montréal tombe à son tour aux mains des Anglais.

1763 : Le traité de Paris

La guerre de Sept ans, se traduit par un "rééquilibrage" des puissances européennes. A l'issue de la guerre, l’Empire britannique sera le grand gagnant qui dominera le monde du XIXe siècle. Ce nouveau dominateur mondial réduit à néant toutes les ambitions et possessions de la France. Elle tente néanmoins de "sauver les meubles" sur le terrain européen. Mais elle sacrifie ses colonies des Indes et d'Amérique. Suite à ce traité, nombreux colons français retournent vers leur patrie d'origine, abandonnant leurs compatriotes à leur sort.

La Proclamation royale.

Rapidement, les Anglais instaurent la "Proclamation royale de 1763". Les vainqueurs ambitionnent de donner un visage britannique à cette colonie peuplée essentiellement de Canadiens francophones catholiques. Ils ne pouvaient garder le nom de Nouvelle-France, cela va de soit. Ils la nommèrent "Province of Quebec ». Certains nous mettent en garde, il ne faut pas se réjouir du mot "Province". C'est un terme de l'histoire romaine « pro victis » qui signifie"pays conquis hors de l'Italie, assujetti aux lois romaines et administré par un gouverneur romain". Voici nos Québécois blessés jusqu'au fond des termes que les conquérants utilisent contre eux! Cette version est crédible, quand on observe le destin du peuple brimé auquel le pouvoir en place interdit d'entrer en contact avec la France. Le peuple francophone subit nombre d'exactions qui visent à leur faire abandonner leur langue, leur culture et leur religion et à voir l'essor des Anglophones protestants et vindicatifs. Mais les tentatives du pouvoir échouent. D'une part, les Anglophones ne sont pas attirés par la Province de Québec, d'autre part, ils s'agacent peu à peu contre la couronne britannique. Ainsi, dans les années qui suivent, la population de cette nouvelle colonie anglaise est formée de plus 95 % de Canadiens francophones.

1770

La "Proclamation royale" si elle défavorise grandement les Francophones, mécontente néanmoins les Anglophones. Ils ont de plus en plus de mal à supporter le joug de l'armée royale, ils se sentent tyrannisés, contrariés dans leurs désirs d'expansion. Les 13 colonies britanniques fomentent leur révolution. Elles veulent plus de liberté et plus d’indépendance
Elles ne veulent plus payer pour les dépenses militaires de l’Angleterre.

1774 : L'Acte de Québec : deuxième constitution

La couronne britannique tremble après les péripéties du "Boston tea Party". Acculée par les turbulences engendrées par le mouvement indépendantiste qui se répand comme une traînée de poudre au sein de 13 colonies d'Amérique, la couronne britannique n'a d'autre choix, si elle ne veut pas perdre entièrement la colonie d'Amérique, que d'asseoir son pouvoir au Canada. Pour gagner la faveur de la population, elle abolit la "Proclamation royale" qui à vrai dire maintenait une pression insoutenable et extrêmement injuste sur tous les francophones natifs des Amériques. Elle fut remplacée par "L'Acte de Québec" qui est sensée amadouer les natifs d'Amérique à tendance francophone.
Trois grands changements sont édictés par cette deuxième constitution.
- Le territoire de la Province de Québec est agrandi par le sud des Grands Lacs et une partie l'Ohio.
- Les lois civiles françaises sont reconnues, tandis que les lois criminelles anglaises restent en vigueur.
- Reconnaissance officielle de l’Église catholique.
Ce dernier point est primordial pour l'avenir du Québec. Alors que le culte catholique avait reçu au Québec aussi peu de droits qu'en Irlande et que les biens de l'Eglise avaient été saisis par les Britanniques protestants, les autorités catholiques du Québec et le nouveau pouvoir trouvent dans la révolution américaine un terrain d'entente. Ainsi, l'Eglise dicte aux Québécois de rester neutres dans ces temps de trouble, en échange, l'Eglise reçoit le droit de percevoir la dîme.

1776

Les 13 Colonies, déjà en colère, prennent "L'Acte de Québec" comme une insulte. Elles déclarent leur indépendance. L’Angleterre va résister, mais devra s’avouer vaincue quelques années plus tard.

1783 : Traité de Versailles

Ce traité reconnaît officiellement la création des États-Unis d’Amérique, ce qui aura plusieurs résultantes majeures sur la Province de Québec :
La « Province of Quebec » perd le territoire au sud des Grands Lacs et la partie de l’Ohio gagné dans l’Acte de Québec en 1774.
Les opposants anglophones à l'indépendance, soit ceux que l'on nomme les loyalistes, fuient les états révolutionnaires. Entre 1775 et 1783, il y a un déplacement massif de loyalistes. Ils viennent peupler l’ouest de la province. A savoir combien ils sont. Les chiffres vont de 7000 à 100 000, ce qui laisse le choix à l'imagination, car le ressencement de cette population n'a pas été fait officiellement. Quoi qu'il en soit, cette migration vers la Province du Québec est à l'origine de la formation de l'actuel Canada.
Dès leur arrivée en terre francophone, les loyalistes exigent une réforme politique et administrative du système qui gère la belle Province. A y regarder de plus près, une fois installés au Canada, les loyalistes sont, en effet, totalement insatisfaits du peu de droits accordés aux Canadiens (francophones). Et pour cause ! En partageant leur territoire, les Anglophones tombent sous les mêmes lois que leurs ennemis de toujours. A vrai dire, l’idée de partager une province avec les Francophones est quelque chose qui les dérange un tantinet...

1791 L’Acte constitutionnel soit la troisième constitution du Canada

A la suite des demandes de réformes, les Anglophones obtinrent "l’Acte constitutionnel" de 1791. Celui-ci divisa le territoire en deux.
Fondation du Haut-Canada au Sud-ouest : Anglophone
Fondation du Bas-Canada au Nord-est : Francophone
Cette modification constitue la base du parlementarisme tel qu’on le connaît aujourd’hui. Les deux parties sont administrées séparément. Les « Deux Canada » ont chacun leur chambre d’assemblée composée de députés élus par le peuple. Cependant, le gouverneur a toujours le dernier mot sur chaque décision rendue par les Chambres d’assemblées. Pas très démocratique, tout cela...

1837-1838 : La rébellion des patriotes

Le Bas-Canada souffre d'une crise économique sans précédent. La population est plongée dans la plus effroyable misère. Un homme se dresse contre le pouvoir britannique qui laisse sa colonie partir à la dérive c'est Louis-Joseph Papineau. Il dirige le parti des patriotes et présente à Londres 92 résolutions qui visent à offrir plus de pouvoir pour la Chambre d’assemblée qui serait élue démocratiquement par les Québécois. Ceux-ci ne veulent plus du pouvoir détenu par un gouverneur désigné par la couronne britannique. La réponse revenant de Londres est négative. Elle envoie toutefois, Lord Durham au Bas-Canada pour évaluer la situation et proposer des solutions.

1840

A la suite du rapport de Lord Durham, l' Acte d’Union est ratifié. C'est l'union du Haut-Canada et du Bas-Canada pour former le Canada-Uni. Il n'y a plus qu'un seul gouvernement pour tout le territoire. Cette fusion amène la création d’une seule chambre d’assemblée, les Francophones sont minoritaires au pouvoir.

1830-1870 La Revanche des Berceaux

Le Québec voit un bond démographique extraordinaire. La population passe de 511,000 à 1,200,000 habitants. Les Francophones du Québec sont les malaimés du pouvoir anglophone. Ils sont pénalisés en raison de leur langue, de leur croyance et de culture. Ainsi, les postes importants, les industries, les terres sont alloués en priorité aux Anglophones protestants. L'Eglise craint une migration massive de ses ouailles catholiques et francophones vers les Etats-Unis où il y a plus de terres disponibles. L'Eglise incite à la « revanche des berceaux ». Les familles catholiques sont encouragées à faire des bébés pour contrebalancer la population anglophone. Plus il y aura de catholiques, plus l'Église pourra asseoir son pouvoir.

1867 L’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB)

L'Acte d'Union qui devait assimiler les Canadiens-français au reste du Canada est un échec. Il n'y a pas d'assimilation en cours ou prévue de plus la crise économique s'aggrave. La solution adoptée est de scinder le Canada en deux provinces où les anglophones et les francophones sont majoritaires dans leur province respective (l’Ontario et le Québec) et de joindre ces deux provinces à deux autres colonies britanniques, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. C’est la naissance d'un nouveau Canada qui est officialisée par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867. Mais attention, le Canada n'est pas encore souverain. Il contrôle ses finances, sa politique intérieure et son commerce, mais sa politique extérieure et son armée sont encore sous le contrôle du Royaume-Uni.

Entre 1867 et 1959

Le Canada traverse deux phases d'industrialisation, elle subit plusieurs crises économiques, elle souffre après le Krash boursier de 1929 et elle est comme tout le Monde impliquée dans les deux guerres de la première moitié du vingtième siècle. Ces périodes voient deux grands mouvements de population. La première vague est migratrice vers le grand voisin américain afin de tenter d'échapper à une crise économique sans précédent, la seconde au moment où l'industrialisation redevient florissante voit arriver de nouveaux migrants venant principalement du Royaume-Uni, mais aussi d’Italie, de Grèce et de Pologne.

Bourassa... le nationalisme avant tout. Mais lequel?

Au début du vingtième siècle, un nationalisme canadien puis canadien-français se développe autour de Henri Bourassa. Dans un premier temps, Joseph Henri Napoléon Bourassa, journaliste et homme politique québécois, fondateur du quotidien "Le Devoir" prône un nationalisme canadien qui vise l’émancipation du Canada de la tutelle britannique. Henri Bourassa croit que les Canadiens francophones et anglophones peuvent s’entendre harmonieusement à l’intérieur du Canada. Après certains accrochages politiques entre francophones et anglophones, Henri Bourassa en vient à prôner un nationalisme canadien-français et il devient un ardent défenseur des droits des Canadiens francophones.
Le nationalisme canadien-français d’Henri Bourrassa prendra le nom de nationalisme québécois au cours des décennies suivantes et jusqu'à nos jours.

1931 Souveraineté canadienne

Le Statut de Westminster, adopté le 11 décembre 1931, est la reconnaissance officielle de l'indépendance de tous les dominions faisant partie de l'Empire britannique. Ainsi en même temps que l'Australie, l'État libre d'Irlande, la Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve et l'Union sud-africaine, le Canada devient maître de sa politique extérieure.

1948

Adoption du drapeau fleurdelisé au Québec.

1944 - 1959 : Règne de Duplessis et de l'Eglise

Duplessis, premier ministre du Québec, chef charismatique et ultra conservateur prône le rôle de l'Eglise dans le domaine de l'éducation et de la santé. Il favorise le développement rural et travaille en étroite collaboration avec le patronat. Il canalise et augmente le sentiment nationaliste des Québécois. Malgré que Duplessis soit peu voire pas progressiste, au plan économique et industriel, c’est une période de très grande prospérité pour le Québec. Les salaires augmentent plus vite que l’inflation et les conditions de travail s’améliorent avec l’apparition de vacances payées et de régimes de retraite. Cependant, cette période est surnommée la "grande noirceure" car l'administration Duplessis est une machine redoutable où la politique reste opaque et où l'Eglise domine tous les pans de la société et impose sa vision de la famille.

1967

Exposition universelle du Québec.
Le Québec vit au rythme des trente glorieuses.

1960- 1970 : La Révolution tranquille

Après le "règne" du Duplessis, les Québécois rattrapent le retard imposé par le conservatisme. Par opposition, aux grandes émeutes qui sévissent en France, la Révolution tranquille parvient sans heurts à une profonde mutation des moeurs politiques et sociales du Québec. L'Eglise est définitivement éloignée du pouvoir. Les catholiques ne détiennent plus l'autorité incontestée dans les domaines éducatifs et sanitaires. L'identité québécoise s'impose tranquillement. L'économie, la culture et la langue québécoises sont défendues. En 1961, 45% des entreprises établies au Québec étaient aux mains d’investisseurs étrangers, 47% appartenaient à des Canadiens-anglais et seulement 7% se trouvaient sous contrôle francophone. Des nationalisations, comme celle de l'hydroélectricité, montrent que le Québec reprend le cours de son destin en main.

1970 - 1980: La défense du français

Plusieurs lois son édictées afin de protéger le français au Québec :

1969 Loi 63 : liberté de la langue d’enseignement, mais le français est fortement recommandé.

1974 Loi 22 : Le français devient la langue officielle du Québec.

1977 Loi 101 : Le français devient la seule langue officielle du Québec. De plus, il est maintenant interdit pour les commerces, de s’afficher en anglais.
La loi 178 reviendra sur les pas de la loi 101, pour accorder le droit d’afficher en anglais à l’intérieur des commerces.

Rapatriement de la constitution (Trudeau 1982)

La Loi de 1982 sur le Canada met fin aux derniers liens constitutionnels et législatifs entre le Royaume-Uni et le Canada. Elle contient la Loi constitutionnelle de 1982, dans les deux langues officielles du Canada. Il est à noter que c'est la seule loi du Parlement britannique qui soit à la fois en français et en anglais.

Avant cette loi, le Parlement britannique se réservait le droit de modifier l'Acte de l'Amérique du Nord britannique émis en 1867. Ce dernier renfermait la constitution canadienne.

1980 Référedum Lévesque

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Le référendum de 1980 au Québec est le premier référendum ouvrant la possibilité à l'État québécois de devenir souverain. La question posée au Québécois était la suivante :
"Le gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ?"
quebec Le référendum du 20 mai 1980 a été rejeté par 59,44 % des voix exprimés.

1995 Référendum Parizeau

Le gouvernement Parizeau remet sa copie devant le peuple québécois et pose une deuxième question référendaire, le 30 octobre 1995 :
"Acceptez-vous que le Québec devienne souverain après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995 ?"
L'écart entre le oui et le non est se rétrécit. Victoire du non à 50.48 % contre 49.52 % de oui.