Marae Farepiti

 


"'O te moana te marae nui ô te ao nei..." Rassurez-vous, je ne suis nullement devenue une spécialiste du tahitien. Mais lorsque nous approchons d'un marae, il se dégage de ces lieux de culte une telle aura de mystère qu'elle me donne envie de comprendre, de voyager dans le temps, telle une philologue transparente, afin de revivre quelques instants ces pratiques oubliées.


Marae près du Yacht Club

A l'origine, la planète maohie n'était qu'un vaste océan, celui-ci était l'unique marae du monde. Puis, le dieu créateur Ta'aroa, fonda une terre sur laquelle il posa la pierre du premier marae...


Sur Bora, les marae ne sont pas entretenus, il semble qu'ils soient oubliés de tous, même des "tupuna" (ancêtres). Pourtant, l'île en recelait une cinquantaine. Les premiers furent construits au neuvième siècle, à partir d'une pierre sacrée venue de l'île d'origine des premiers habitants. Quelle était cette île? Impossible de le savoir avec exactitude, il faut se tourner vers les légendes récitées de génération en génération, pour imaginer que peut-être, les "tupuna" de Bora venaient de Vava'u aux Tonga.


Le premier ari'i fondateur de la communauté originelle de l'île se nommait Firiamata o Vavau. "O Vavau" signifie qui vient de Vavau. Tous les noms des grands ari'i se terminent par un "O" suivi par son lieu d'origine. Ce marin fier qui brava avec de simples pirogues les vents contraires était "né des amours d'une pierre et d'une falaise". Il installa son peuple sur ce qu'il nomma Vavau. Puis progressivement, l'île prit le nom de Mai te Pora, ce qui signifie "surgie des ténèbres". ou "créée par les dieux". Au cours des siècles le peuple se divisa en clans (Nunue, Faranui, Anau) qui se livrèrent à des guerres intestines. A l'arrivée de Cook, en 1769, un ari'i puissant, du nom de Puni, venait de vaincre ses adversaires et regroupa tous les districts sous son seul pouvoir. A cette époque, l'île portait le nom de Pora Pora, qui devint progressivement Bora Bora.


Les photos des dalles du marae ont été prises dans le district de Nunu'e, depuis les bouées du yacht-club de Bora Bora.


Le marae de Marotitini renferme les sépultures de plusieurs membres de la famille royale. Celle de Terrii Maevarua et des ari'i Tapoa I et Tapoa II.


Je sens comme un flottement à l'écriture de ces noms illustres au coeur des Tahitiens? Non? Sachez que les Tapoa ont régné sur Bora jusqu'en 1888. La dernière reine fut Terri Maevarua II qui prit le pouvoir en 1873 et céda Bora à la France en 1888. Tapoa II, quant à lui étaient le grand ari'i de Bora Bora. Il épousa, en 1822, Aimata qui devint plus tard Pomare IV, la reine reconnue de Tahiti qui signa (contrainte) le traité de Protectorat avec la France en 1847. Terrii Maevarua était la fille adoptive de Tapoa II, fille légitime de Pomare VI. (Pour plus de détails historiques sur cette période trouble de la Polynésie, voici un article qui vous éclairera : http://s121758490.onlinehome.fr/edl/polynesie/pomare.html )


Le ahu (autel), mesure 42 m. Il se dresse côté lagon sur une plateforme basse. La façade arrière est entourée d'une ligne de pierres couchées dans le sable. Il a été restauré en 1968 par l'archéologue Sinoto. Mais il reste difficile à visiter, car il se trouve sur des terrains privés dont les propriétaires défendent l'accès.

Bora Bora Bora
 
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